dimanche 3 août 2014

UMOA : La banque, l’hippodrome et la marmite

(Article publié le 18 décembre 2013 par Financial Afrik)


En avant-première du numéro 3 de  votre mensuel préféré à paraître début janvier , le banquier malien Cheickna Bounajim Cissé livre son analyse et ses commentaires sur le bouleversement du classement du secteur bancaire de l’UEMOA. Ce travail dynamique (comparant des données sur 7 ans)  est complété par des interviews et analyses des experts de la sous région et d’autres contrées.   Attention, il y a eu chamboulement au sommet.  


Plusieurs enseignements à tirer de ce travail didactique et précis conduit par M. Cissé sur la base des derniers chiffres officiels publiés par la BCEAO, l’autorité centrale régissant le secteur.


Principaux enseignements:
- Un chamboulement au sommet entraînant l’apparition de nouveaux leaders.
-Une bancarisation encore faible (voir trés faible) en dépit de l’arrivée de nouveaux acteurs.
-Une contribution au financement de l’économie encore modeste comparée au Maghreb.

Une véritable course équestre


Si  nous devrions redistribuer les cartes en nous limitant au cadre fixé par le classement de la Commission Bancaire, nous résisterons difficilement à l’analogie de la course équestre. Pour l’année 2012, les chevaux ont couru. En voici les principaux résultats :
- Les « favoris » : Il s’agit des chevaux allants qui dominent l’hippodrome bancaire depuis près d’une décennie. Le triumvirat, composé des leaders historiques de la zone , fait face à des compétiteurs assoiffés  de résultats.
- Les « gros outsiders » : A la corde, ils peuvent brouiller les pistes et partent du principe qu’un cheval ne peut gagner indéfiniment. Cette formule de bon sens crée de la marge, assez suffisante pour nourrir leur espoir. Au trot ou au galop, ces chevaux déferrés font preuve d’une aisance surprenante tant par le rythme que par l’endurance. Ils impriment à la course un rythme soutenu et sélectif. A ce jeu, deux  filiales  d’une célèbre banque panafricaine de la place  ne renoncent pas à l’assaut contre la forteresse.
- Les « favoris-cachés » : En position relégable, ces chevaux de tenue ne sont pas très à l’aise sur les courtes distances. Dans la dernière ligne droite, l’expérience et la fulgurance de leur driver pourrait bien leur permettre de tirer leur épingle du jeu. Parmi ces banques historiques du TOP 10, une  banque malienne quasi historique et une filiale d’une banque française au logo particulier   se distinguent.
- Les « partants » : A la manœuvre, une banque au Bénin, une ivoirienne encore indépendante et une mariée il y a une année  ferment la marche, à des positions certes différentes mais avec chacune un taux de progression nettement supérieur à la moyenne annuelle du peloton de tête.

Le sprint final 


Un adage malien ne dit-il pas que « lorsque l’huile comestible vient à manquer on recourt à l’huile cosmétique ». Dans nos précédents articles sur le secteur bancaire, nous avons suffisamment attiré l’attention sur les risques liés à la technique de la « bouse de vache » du fait de l’existence et de la persistance de pratiques commerciales et comptables peu orthodoxes. Attention ! Celui qui excelle à ramasser des serpents morts l’apprendra à ses dépends quand il sera en possession d’un serpent inerte pris pour mort. Certes, il est utile et même indispensable à notre sous-région que le niveau de la concurrence soit élevé et même relevé mais il est tout aussi exigé des acteurs de la tenue et de la retenue : une compétition saine et féconde capable de nous hisser aux standards internationaux.


Dans l’œuf, en notre qualité d’amphitryon, nous souhaitons bonne cuisson aux cuisiniers aux mains molles en leur invitant de ne pas mettre tous les œufs dans le même œufrier ; et, pour les cordons bleus bon appétit en leur suggérant de bien ouvrir les quinquets pour ne pas marcher sur les œufs. A tous : Dominus vobiscum ! Vivement le classement 2013 !




Cheickna Bounajim Cissé

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