mardi 13 août 2013

LES DEFIS DU MALI NOUVEAU - Chapitre F comme Femme


                                                                         FEMME

 
 
« Nous devons libérer la moitié de la race humaine, les femmes, 
afin qu’elles puissent nous aider à libérer l’autre moitié. »

Emmeline PANKHURST[1]

 
La population résidente du Mali est estimée à 14 517 176 habitants dont 50,5% est féminine[2].

L’égalité entre les femmes et les hommes constitue une valeur fondamentale telle qu’inscrite dans la Constitution du Mali[3]. Celle-ci garantit les mêmes droits aux citoyens des deux sexes sans discrimination. Le Mali est aussi membre actif au sein des organisations internationales et a soucrit à tous les traités et conventions internationaux et regionaux qui promeuvent la parité et luttent contre toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme[4].  

Malgré des progrès notables enregistrés, l’écart entre les deux sexes reste considérable. Pour les experts de l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LP)[5], les actions menées par l’Etat et ses partenaires au développement dans le but de réduire les inégalités de genre et la pauvreté ont combiné jusqu’ici cinq approches principales : l’approche de «bien-être», qui est centrée sur la famille, l’approche « égalité », qui montre que la division sexuelle classique du travail est caduque et anachronique, l’approche «anti-pauvreté», selon laquelle la cause fondamentale de la pauvreté des femmes et de la nation malienne se trouve dans une inégalité criarde qui caractérise les relations sociales, l’approche «efficacité» qui estime que la femme constitue une ressource humaine immense mais sous-employée au Mali, l’approche «accès au pouvoir» ou «empowerment» qui consiste dans un premier temps à combattre tous les obstacles à la représentativité des femmes tant au niveau microéconomique que macroéconomique et, dans un deuxième temps à détecter et dessoucher toutes les structures sociales susceptibles d’entretenir et d’animer les mécanismes inégalitaires. La persistance des inégalités trouve fondamentalement son explication dans la réinterprétation des relations socioculturelles et religieuses entre l’homme et la femme, l’analphabétisme, l’insuffisance des ressources financières, l’insécurité des personnes et des biens, la précarité de la santé des femmes et des enfants, le manque de confiance en la capacité politique des femmes et la mauvaise gestion par les gouvernants des affaires publiques.

Conscientes de la situation et de son impact négatif sur le tissu social et économique du pays, les autorités maliennes ont validé[6], en novembre 2010, la Politique Nationale du Genre (PNG – Mali)[7] dotée de quatre leviers (corriger, prévenir, inclure et démontrer) et assortie d’un plan d’actions de mise en œuvre.
 

Etat des lieux

Les auteurs de la PNG ont dressé un portrait complet de la situation de la femme malienne. Ses principaux points sont ci-dessous rappelés.

 
  • Accès à la santé : Au niveau de la santé maternelle, la fécondité demeure élevée car depuis 1995-1996, une femme a en moyenne 6,6 enfants (selon EDS-IV). Toutefois, des écarts importants sont observés entre le milieu urbain et rural avec respectivement 5,4 pour les femmes urbaines contre 7,2 enfants pour les femmes rurales. Par ailleurs, le Mali enregistre un taux de décès maternel parmi les plus élevés au monde. En 2010, le taux de mortalité maternelle[8] est de 540 décès pour 100 000 naissances vivantes (PNUD, Rapport IDH 2013). 50% des femmes maliennes sont victimes de grossesse précoce[9]. D’après le ministre de l’Economie et de l’Action humanitaire, Mamadou Namory TRAORE[10] la grossesse chez les adolescentes entraine l’augmentation de la mortalité maternelle et infantile de même que l’accroissement non prévu de la population qui sont les préoccupations du gouvernement.  Sur le plan socioéconomique, le ministre a déclaré que les femmes les plus pauvres sont ceux qui ont les enfants à l’âge d’adolescence. Selon le représentant du fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Mali, Makane KANE[11], la « grossesse chez les adolescents  » est une problématique qui concerne le Mali à plus d’un titre et qui touche à la dignité de la jeune fille et à celle de sa famille. Qu’en effet, ce fléau met en cause l’avenir ou même la vie de certaines en jeu. Il a expliqué que  si les filles en âge d’adolescence ont droit à une scolarité normale et peuvent aspirer à une situation où elles pourraient jouir de tout leur potentiel et s’en servir pour préparer leur avenir, leur entrée en fécondité entraine une série de bouleversements qui marqueront leur vie à jamais. M. Kane a précisé que la gravité du phénomène a incité le gouvernement et ses partenaires à mener des efforts qui ont permis au cours de ces dernières années de réaliser quelques progrès. Ainsi le taux de fécondité des filles âgées de 15 à 19 ans a baissé, en passant de 188 pour mille en 2006 à  177 pour mille en 2012 tandis que le taux de prévalence contraceptive moderne est passé de 3,6% en 2001 à  7% en 2012. Plus de 43% de jeunes femmes sans instruction ont déjà commencé leur vie féconde contre 16% parmi celles ayant un niveau secondaire ou plus. (Source : EDSM-IV). Au Mali, 3 500 femmes meurent chaque année en donnant la vie[12] et plus de 30 000 nouveau-nés trouvent aussi la mort ;

-          Accès à l’éducation : Selon les données du Ministère de l’Éducation Nationale, en 2008-2009, le taux d’achèvement au premier cycle fondamental est de 63,8% pour les garçons et 46,8% pour les filles. Ce taux se réduit à la fin du second cycle où le taux d’achèvement est de 39,0% pour les garçons et seulement de 24,1% pour les filles. Il ressort clairement que très peu de filles complètent les 9 années de scolarité au Mali. Les abandons des filles avant la fin des 9 années de scolarité sont majoritairement liés à l’éloignement des écoles (surtout le second cycle), aux mariages et grossesses précoces. Les parents sont encore réticents à envoyer la fille loin de la famille pour les études. Selon les résultats de l’EDS-IV 2006, le taux d’alphabétisation des femmes était de 17% contre 37,2% chez les hommes avec un taux de parité de 0,46% ;

-          Accès à la terre : Au niveau de l’accès à la terre, on constate que des inégalités persistent, dans la mesure où moins de 20% des responsables de parcelles agricoles sont des femmes (Recensement agricole, 2007) ;

-          Accès à fonction publique : Au niveau de la fonction publique, les femmes représentent 26,4% des effectifs avec une prédominance dans les échelons inférieurs. La majorité du personnel féminin reste dans les catégories B et C où l’on retrouve les agents d’exécution, mais aussi les domaines traditionnellement réservés aux femmes tels que la santé, les affaires sociales et l’enseignement où elles exercent des fonctions de secrétaire, infirmière, sage-femme, éducatrice. La catégorie A « cadres » ne compte que 14,5% de femmes ;

-          Accès à l’emploi privé : Dans le secteur privé, la situation de la femme malienne est assez précaire car 47,9% d’entre elles déclarent ne percevoir aucune forme de rémunération en 2006 et seulement 4,6% ont un emploi régulier. Selon l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), 17,72% seulement de femmes étaient demandeuses d’emploi en 2006. D’après les données de l’Enquête Emploi Permanente Auprès des Ménages (EPAM, 2007), 70% des femmes actives occupées ont un revenu inférieur au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG : 29 000 FCFA) contre 30% pour les hommes. Sur 51 864 salariés régis par le Code du travail, 6 357 sont des femmes, soit 11,9 %. Par ailleurs, selon le Centre des formalités de la Chambre de Commerce, parmi les 5 520 entreprises répertoriées, 618 entreprises sont créées par des femmes, soit 11% ;

-          Accès aux revenus : 77% des femmes du milieu agricole qui travaillent, déclarent ne recevoir aucune forme de rémunération. Seulement 18% d’entre elles travaillent pour leur propre compte. Selon les données du Ministère du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées (MDSSPA), 84% des ménages dirigés par les femmes sont pauvres contre seulement 42% de cas chez les hommes. Cela peut s’expliquer par le fait que les femmes chefs de ménage sont généralement des veuves qui ont un accès limité à la terre et au crédit. On notait 11 523 femmes démunies et chefs de ménage. ;

-          Accès au financement : Les inégalités demeurent en matière d’accès au crédit. Selon les données du Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE, 2007), même si la proportion de femmes bénéficiaires de micro-crédit est plus élevée que celle des hommes (64% contre 36%), il est à noter que les montants de crédits octroyés aux hommes sont supérieurs à ceux des femmes avec un montant estimé à 13,83 milliards pour les femmes contre 32,05 milliards pour les hommes (soit 30% contre 70%). Selon la même source, les banques prêtent moins aux femmes avec  une proportion de 16% en 2006 pour les femmes contre 84% pour les hommes. Selon le Recensement général agricole (RGA-2004), seulement 2,9% de femmes exploitantes ont eu accès au crédit de campagne contre 6,6% chez les hommes. Ce constat est à lier au faible volume des demandes de financement émanant des femmes et non à la prise en compte d’un critère genre discriminant dans l’appréciation du risque crédit par les établissements bancaires maliens ;

-          Accès aux responsabilités : On constate peu d’évolution dans le niveau de représentation des femmes au sein du Parlement (10% de députés), du gouvernement actuel (3 sur 30 soit 10%) et de la gouvernance locale (1% de maires et 6,53% de conseillers communaux). Les femmes sont sous-représentées au niveau des postes de responsabilités dans les organisations syndicales avec un taux de 18,7% en 2008. L’effectif des femmes est de 10 sur 57 (soit 17,5%) membres de bureau au niveau de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et de 5 femmes sur 23 (soit 21,7%) à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM);

-          Situation de la femme rurale : Il y a de fortes inégalités au sein du Genre. Les femmes rurales représentent 51,6 % de la population dans les campagnes, constituent 60 % de la main-d’œuvre agricole et apportent environ 80 % de la production alimentaire. Mais elles font face à un statut précaire au regard du droit coutumier, qui ne leur reconnaît pas le droit d’être propriétaires des terrains qu’elles cultivent. La forte contribution de la femme rurale dans notre société contraste avec la précarité dans laquelle elle est maintenue, alors que son rôle est essentiel dans l’éradication de la pauvreté et de la faim. Les femmes participent très peu aux débats lors des assemblées villageoises. Leur participation se fait toujours par consultation ou par personne interposée. Ces réalités socio-culturelles pèsent lourdement sur la participation de la femme au processus de développement et lui confèrent un statut social inférieur à celui de l’homme. En milieu rural, un pourcentage important des accouchements se fait toujours en dehors des établissements sanitaires (77% en milieu rural ; 22% en milieu urbain). La grande majorité des femmes actives en milieu rural travaillent dans les branches de l’agriculture, l’élevage et la pêche où l’on enregistre un taux de 63,7% des femmes actives de 15 ans et plus (ÉLIM, 2006).

-          Impacts de la crise politique et sécuritaire : En relation avec le conflit armé au Nord, les organisations de défense des droits humains et certaines ONG sur le terrain ont fait état de plusieurs centaines de cas de Violences Basées sur le Genre (VBG), y compris de violences sexuelles. Le sous cluster VBG a documenté des cas de viols ayant affecté 200 personnes parmi lesquelles 150 ont bénéficié d'une prise en charge (leur âge varie de 9 ans à 60 ans et plus)[13]. Le Gouvernement a publié en octobre 2012, une lettre circulaire engageant les tribunaux à accorder une attention particulière aux dossiers des victimes des VBG soumis à la justice. Selon l’ODHD/LP[14], la crise politique et sécuritaire a eu des impacts socio-économiques sur les femmes et les filles dans les zones de départ comme dans les zones d’accueil. Les femmes qui étaient économiquement actives se sont retrouvées dans une situation de précarité totale. L’étude menée par ONU Femmes a montré que 84% des femmes déplacées exerçaient des activités économiques avant leur déplacement. Les ménages déplacés majoritairement composés de femmes et d’enfants ont d’énormes difficultés à faire face aux dépenses. Les chefs des ménages déplacés (en général des femmes) sont souvent obligés de prioriser les dépenses. Ainsi dans plusieurs des cas, la fréquentation des écoles par les filles enregistre un net recul. La mère préfère envoyer le garçon à l’école par manque de moyens. Souvent ce sont les jeunes enfants qui sont sacrifiés au profit de leurs frères aînés.

 
Pour les experts de la Fondation Mo Ibrahim[15], durant la dernière décennie, la situation de la femme au Mali n’a pas connu une véritable amélioration par rapport aux autres pays africains. Selon l’Indice Ibrahim du genre, le Mali avec un score de 43,4/100 se situe au 41ème rang (sur 52 pays africains classés) derrière le Sénégal (15ème), le Burkina Faso (26ème) ou le Rwanda (1er) et bien en-deçà de la moyenne observée en Afrique (53,6/100).

 

Selon, le classement 2012 de l’Indice d’inégalité de genre du PNUD[16], le Mali avec un score de 0,649/1 se classe au 141ème rang (sur 186 pays) dans le monde, bien derrière les « big six » de la catégorie, à savoir le Pays-Bas (0,045 ; 1er rang), la Suède (0,055 ; 2ème rang), la Suisse (0,057 ; 3ème rang), le Danemark (0,057 ; 3ème rang), la Norvège (0,065 ; 5ème rang) et la Finlande (0,075 ; 6ème rang). Ce sont des pays qui ont réussi un développement harmonieux avec un niveau de gouvernance élevé et dont l’économie résiste le mieux à la crise économique internationale.

 

Points de vigilance

 
Après 50 ans d’indépendance, en dépit de leur rôle important au sein de la société, la situation des femmes au Mali reste encore précaire. C’est un réel déficit démocratique. Les constats ci-dessus mettent également en évidence le travail important qui reste à faire afin de promouvoir les femmes. Beaucoup d’efforts ont été accomplis dans le sens de la promotion de la parité[17]. Mais, force est de reconnaître que l’impact des actions menées demeure faible presque marginal face à l’ampleur de la situation de déséquilibre qui existe entre les deux sexes.

 
Selon les experts du document de la PNG[18], l’État est le premier responsable de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. D’une part, parce qu’il est de son ressort de légiférer pour assurer l’égalité de droits de tous les citoyennes et citoyens et, d’autre part, parce qu’il dispose des leviers essentiels pour faire en sorte que cette valeur s’inscrive dans les choix de société et conduise à l’égalité de fait. L’égalité signifie que les femmes et les hommes jouissent du même statut au sein d’une société donnée. Ce qui veut dire, non pas que les femmes et les hommes sont des personnes identiques, mais que leurs ressemblances et leurs différences sont censées avoir la même valeur. C’est dire que le fait d’être une femme ou un homme ne doit plus être un facteur de discrimination dans la société où toutes les citoyennes et tous les citoyens doivent être égaux en droits et en responsabilités. Aucune nation, même riche et de surcroît en voie de développement, ne peut se permettre de traiter la moitié de sa population en marge de son développement. Les pays qui ne tirent pas pleinement parti du potentiel des femmes et qui n’arrivent pas à faire de l’égalité entre les sexes un levier de développement économique et durable, courent le risque de voir leur économie stagner et de maintenir une majeure partie de leur population dans la pauvreté. Les inégalités sont coûteuses et représentent des pertes constantes pour la société. Ces coûts se manifestent par un niveau inférieur de la productivité, de compétitivité et de bien-être des populations. Le lien entre développement et genre est crucial. En effet, il a été constaté que plus une société reste inégalitaire, plus une majorité de ses membres croupissent dans la misère et la pauvreté[19]. Les économies qui diminuent ces disparités et qui améliorent le statut des femmes se développent plus rapidement. Selon le FNUAP[20], une augmentation de 1% de la scolarisation secondaire féminine se traduit par une augmentation de 0,3% de la croissance économique. 

 
Les maliens interrogés lors de l’Etude Nationale Prospective « Mali 2025 »[21] estimaient que « la lutte des femmes pour leur émancipation et une plus grande participation à la gestion des affaires de la cité sont considérées comme très souhaitables et légitimes. » Pour autant, ils estiment qu’ « une attention particulière doit être apportée pour que les revendications prennent en compte les problèmes de la majorité et que cette lutte reste dans la limite de ce qui est socialement et culturellement possible pour garantir la stabilité de la famille, fondement de notre société. » Du côté des difficultés, soulignons un moindre encadrement des enfants, des unions conjugales vacillantes et la multiplication des divorces, surtout chez les gens instruits ou ayant des moyens financiers suite à l’autonomisation économique de la femme. Toutefois, il est indispensable que les hommes et femmes comprennent tout le sens du concept « Promotion de la femme ». Mal compris, il peut provoquer beaucoup de difficultés sur le plan social et psychologique notamment.

 
Agir dans le sens de réduire la fracture égalitaire, c’est œuvrer dans la continuité de l’épigraphe citée en incipit. Au nom du développement harmonieux de toute la communauté. Il s’agit d’un processus de transformation long et couteux qui exige de repenser la vision, l’organisation et la méthode. Et surtout de réaffirmer la volonté politique.

Propositions


Objectif : Faire du Mali un pays modèle dans la promotion des droits de la femme, en parfaite harmonie avec les traditions et cultures du pays.

 

 1-      Suivi de la PNG : Mise en œuvre des recommandations mises à jour de la « Politique Nationale du Genre » et de son « Plan d’actions » et les traduire en actions concrètes. Faire assurer le suivi par une structure pilotée par la Société Civile avec une communication régulière (périodicité semestrielle et adressée aux institutions de la République et à la Presse) d’un rapport circonstancié sur la mise en œuvre.

 

2-      Réforme constitutionnelle : Renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes par la révision de l’article 2 de la Constitution du 25 février 1992 pour mieux affirmer la parité et la lutte contre toutes les discriminations à l’égard de la femme[22]. Dans toutes les institutions de la République, faire de la femme la première ou la seconde responsable. Au niveau du Parlement (Assemblée Nationale), faire en sorte qu’au moins le tiers des élus soit des femmes.[23]

 
3-      Réforme institutionnelle : Dans le cadre de l’efficacité et de la rationalisation des structures de l’Etat, le département en charge de la promotion de la femme devrait être supprimé. Cette mutation institutionnelle a pour but d’affranchir la question du genre des contingentements politiques afin de lui assurer son rôle transversal et pérenne. Ainsi, pour renforcer l’institutionnalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes, il est proposé la création (par loi organique ou suite à une révision de la Constitution) de la Haute Autorité pour la Parité et la Lutte contre la Discrimination (HAPLD), dotée de l’autonomie financière et indépendante des forces politiques et syndicales. Sa mission est de promouvoir, garantir, veiller à la mise en œuvre des mesures nécessaires à une parité effective et de combattre toute forme de discrimination et d’inégalité basée sur le sexe. Cette institution publique n’est pas seulement une instance consultative, elle est la porte-parole de la parité, de l’équité et de l’égalité des chances. Elle sera rattachée à la Présidence de la République. Ses membres (dont un tiers sont issus du milieu rural) ont un mandat de 7 ans, renouvelable une seule fois. Ils seront au nombre de 12 (3 Présidence de la République, 2 Assemblée Nationale, 2 Haut Conseil des Collectivités, 2 Conseil Economique et Social, 3 Société Civile. La HAPLP comprendra des nouvelles structures comme l’Observatoire National de la Parité et de la Lutte contre la Violence à l’égard de la femme et de la petite fille, une Cellule de veille et d’alerte et le Fonds National de Promotion de la Femme (FONAPROF). Elle veillera à la création d’une Brigade Spéciale de Lutte contre la Violence à l’égard de la femme et de la petite fille. Compte tenu du caractère transversal de la dimension genre, dans les politiques, programmes et projets à tous les niveaux et autant dans le secteur public que privé. Créer dans chaque département ministériel, un Haut fonctionnaire de la Parité qui veille à ce que les engagements pris par le gouvernement en matière d'intégration d'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes soient reflétés dans les plans de développement nationaux. Il garantit l'incorporation des questions d'équité entre les sexes dans les politiques nationales. Il assure le suivi du « Budget d’Equité »[24].

 
4-      Santé : Création des Centres d’accouchement dans toutes les communes du Mali et de l’Institut National des Sages-Femmes. Mise en place du « Pack obstétrical » [25]: qui donne droit aux femmes enceintes à un suivi médicalisé (sage-femme), à une échographie, des examens médicaux et, si nécessaire, une césarienne. Prise en charge par le FONAPROF. Objectif : réduire de 75% à l’horizon 2030 le taux de mortalité maternelle, infantile et néo-natale.


5-      Education : Prendre les mesures nécessaires pour faciliter l’accès et à le maintien des filles à l’école. Lancer la campagne pour l’éducation des filles avec deux mesures spécifiques : la construction d’écoles pour les filles[26] et la gratuité des frais de scolarité de la petite fille jusqu’à la fin du second cycle avec prise en charge assurée par le FONAPROF.

 
6-      Social : Renforcer les capacités organisationnelles des Associations des parents d’élèves qui intègrent plus les Mères d’Enfants ; Exemption des femmes divorcées et en détresse des frais de justice.
 

7-      Femme rurale : La journée internationale de la femme (15 mars) doit être dédiée au Mali, une fois sur deux, à la femme rurale pour réclamer son droit à la participation dans la prise de décision et l’élimination des discriminations dont elle est victime. Un point focal sera la réduction des inégalités entre la femme rurale et celle vivant en milieu urbain.

8-      Communication : Vaste campagne de sensibilisation, d’information et de formation dénommée « Changeons notre regard sur la femme » sur toute l’étendue du territoire national, en villes et en milieu rural en mettant l’accent sur les coûts pour toute la communauté nationale de la persistance des inégalités du genre et aussi les impacts positifs d’une société plus équilibrée.

 
9-      Budget National : Relèvement progressif à 3% des ressources budgétaires allouées à la question du Genre, lesquelles se situent actuellement à 0,07% du budget national.


10-  Création du Fonds National de Promotion de la Femme (FONAPROF)[27] : Dotation du Fonds à hauteur de 100 milliards de francs CFA par an. Outre le Budget National, les contributeurs sont les Partenaires Techniques et Financiers, bilatéraux et multilatéraux, et les ONGs agissant dans le cadre de la promotion de la femme. Le Fonds comprendra plusieurs guichets dont ceux destinés à la bonification de taux et à la garantie bancaire.


11-  Financement bancaire : Créer dans chaque établissement bancaire qui souhaite bénéficier du soutien du FONAPROF, un « Club des Investissements » dédié aux femmes entrepreneurs. La palette d’offre bancaire tiendra compte, entre autres, de la bonification des taux (condition débitrice de 8% maximum), de l’allongement de la durée et de la souplesse des garanties (à travers le guichet garantie du FONAPROF).

12-  Renforcer les capacités d’entrepreneuriat chez les femmes : Création d’un Incubateur pour les femmes chefs d’entreprises, sous l’égide du HPLD, avec l’objectif d’offrir aux adhérentes l’appui et l’assistance nécessaires. Il met à disposition des créatrices de projets un appui (par exemple exemption de tous les frais relatifs aux formalités de création d’entreprise) et un accompagnement technique avec une équipe d’experts qui les assisteront, pendant une durée de 2 ans, dans les phases de pré-création et post-création de leurs entreprises. Il comporte une logistique matérielle adaptée aux besoins des entreprises incubées et offre un accompagnement personnalisé, des cycles de formation spécifiques et génériques dans les différentes techniques managériales afin de renforcer les capacités de gestion. Un programme de « networking » permettra aux chefs d’entreprises expérimentés de prendre sous leurs ailes des femmes chefs d’entreprises débutantes. Sur le plan financier, il servira d’interface avec les Clubs d’Investisseurs des banques partenaires.


13-  Discrimination positive : Pour les postes dans la fonction publique, les organismes publics ou les projets de l’Etat, privilégier la candidature féminine à compétence égale avec les hommes. Ce n’est pas une mesure de coquetterie. Elle n’est pas non plus inique. C’est la seule façon de corriger l’écart important qui existe entre les deux sexes en matière d’accès à l’emploi.


14-  Médias : Renforcer le rôle des medias dans la promotion de la culture de l’égalité à travers la création de radios spécialisées et pour les autres médias par des programmes et articles traitant des questions de la femme, de la famille et de l'enfance. Prévoir dans le cadre des activités du HPLD, des remises de prix et de distinctions dans ce sens.
 


Conclusion :

 

La redéfinition du statut de la femme malienne dans une société qui pourrait se montrer à l’occasion plus conservatrice qu’on ne le croit, serait un savant dosage à faire entre d’une part la nécessité d’une évolution de la condition du genre féminin, et d’autre part, les croyances et les pratiques inspirées par la religion et la tradition. Pour preuve, la levée de boucliers qu’a suscitée en 2011 la loi portant réforme du code de la famille, qui a été renvoyée devant l’Assemblée Nationale après adoption pour modification, au lieu d’être promulguée, et ce, sous la pression des dignitaires religieux et d’une frange importante de la population.

 
Selon un rapport daté de juin 1999 de l’Etude Nationale Prospective[28], la majorité des maliens interrogés espèrent, qu’à l’horizon 2025 les conditions des femmes maliennes seront considérablement améliorées et qu’elles vont jouer un rôle de plus en plus important dans l’économie, la politique et que leurs rôles sociaux seront renforcés. La revalorisation du rôle et de la place de la femme dans la société en tant que garante de la stabilité familiale devra être assurée, espèrent-ils, grâce à des mesures leur permettant de jouer leurs multiples rôles et de s’épanouir. La pertinence de ces propos cadre parfaitement avec le Plan « Mali 2030 » dont la réussite ne saurait se concrétiser en portant atteinte aux droits fondamentaux de plus de la moitié de la population.

 
La parité n’est plus une option, c’est une exigence fondamentale de l’émergence du Mali. Elle doit être une réalité tout en préservant l’équilibre social et les valeurs culturelles du pays.

 





[1] - Emmeline PANKHURST, née Emmeline GOULDEN, (1858- 1928) est une femme politique britannique féministe. Reconnue comme étant l'une des 100 Personnalités les plus importantes du XXe siècle (en 1999 par le Time), elle a consacré sa vie pour l'obtention du droit de vote pour les femmes dans son pays. La citation en incipit est extraite du Rapport sur le développement humain 2013 du PNUD.


[2] - Source : Recensement Général de la Population et de l' Habitat (RGPH, 2009).


[3] - La Constitution du 25 février 1992, Preambule : Le peuple Souverain du Mali « proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et l'Enfant » ; Titre 1er, Article 2 : «Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l'origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l'opinion politique est prohibée. »


[4] - Entre autres, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CÉDEF), la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et le Protocole à la Charte relatif aux droits des femmes en Afrique. (Source : Ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), Politique Nationale du Genre du Mali (PNG – Mali), 24 novembre 2010).


[5] - Source : ODHD/LP & UNICEF, Inégalités de genre et pauvreté au Mali, 25 avril 2011.


[6] - Par son envergure, la nature de ses orientations et ses principes, la politique nationale « genre » impose un changement conceptuel par le passage d’une approche de promotion des femmes à celle de l’intégration systémique du genre dans l’action gouvernementale en partenariat avec toutes les composantes de la société. (Source : Mali, Conseil des Ministres du 24 novembre 2010).             


[7] - Ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), Politique Nationale du Genre du Mali (PNG – Mali), 24 novembre 2010.


[8] - Chaque année, 536 000 femmes meurent en couche - dont la moitié en Afrique. Au-delà de la tragédie irrémédiable de la perte d'une épouse, d'une mère, ces morts affaiblissent durablement les foyers où elles surviennent : en Afrique subsaharienne, les femmes représentent plus de 70% des travailleurs agricoles et elles créent 80% de la production alimentaire ; à l'échelle de la planète, dans un tiers des foyers, elles sont les seules sources de revenus, souvent appuyées par des institutions de micro-finance qui font confiance à leurs qualités de gestionnaire ; partout dans le monde, les femmes sont en charge d'une grande partie des travaux non rémunérés comme la collecte de l'eau, l'entretien du foyer, les soins aux personnes âgées ou l'éducation des enfants. Ce dernier point est particulièrement crucial. Les mères sont plus promptes à envoyer leurs enfants à l'école, en particulier leurs filles. Or, plus une jeune fille est éduquée, moins elle aura d'enfants ; ils seront en meilleure santé, et elle sera par ailleurs plus à même de trouver un emploi. (Source : Dov ZERAH, Afrique: les femmes au cœur du développement, http://www.huffingtonpost.fr/dov-zerah/femmes-developpement-afrique_b_1935752.html, 06/10/2012). 


[9] - La grossesse précoce est une grossesse qui survient pendant l’adolescence, qui commence avec l’apparition d’une puberté physiologiquement normale et se termine lorsque l’identité et le comportement adultes sont acceptés. Cette période de développement correspond approximativement à la tranche d’âge entre 10 et 19 ans. Lorsqu’il y a grossesse à l’âge d’adolescence, la fille est exposée à des risques voire des complications qui conduisent dans la plupart des cas à la mort. Et surtout quand l’adolescente est issue du milieu à revenu intermédiaire ou faible. Ce fléau a pris de l’ampleur monde le monde. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) en 2008 14 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans donnent naissance chaque année à un enfant. (Source : Maliki DIALLO, Journée mondiale de la population : 50% de nos femmes sont victimes des grossesses à l’adolescence, journal L'Indicateur du Renouveau du 12 Juillet 2013, http://www.malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/la_sante_au_mali/76436-journ%C3%A9e-mondiale-de-la-population-%3A-50%25-de-nos-femmes-sont-victi.html).


[10] - Source : Maliki DIALLO, Journée mondiale de la population : 50% de nos femmes sont victimes des grossesses à l’adolescence, journal L'Indicateur du Renouveau du 12 Juillet 2013, http://www.malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/la_sante_au_mali/76436-journ%C3%A9e-mondiale-de-la-population-%3A-50%25-de-nos-femmes-sont-victi.html.


[11] - Source : Maliki DIALLO, Journée mondiale de la population : 50% de nos femmes sont victimes des grossesses à l’adolescence, journal L'Indicateur du Renouveau du 12 Juillet 2013, http://www.malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/la_sante_au_mali/76436-journ%C3%A9e-mondiale-de-la-population-%3A-50%25-de-nos-femmes-sont-victi.html.


[12] - Constat fait par le Pr Amadou DOLO lors de la 16ème  journée internationale de la sage-femme célébrée au Mali le 4 mai 2013 avec comme thème retenu  par l’association des sages-femmes du Mali (Asfm) :  « Le monde a besoin de sages-femmes aujourd’hui plus que jamais.» (Source : Arahk Walet ABDOU & Korotoumou KOITA, Les sages-femmes : motrices de la santé, http://www.arawanexpress.com/les-sages-femmes-motrices-de-la-sante/, 05 mai 2013).


[13] - Extrait de la Déclaration de Madame ALWATA Ichata Sahi, Ministre de la Famille, de la Promotion de la Femme et de 1'Enfant (6 mars 2013), 57ème SESSION DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME, Mission permanente du Mali auprès des Nations Unies.


[14] - Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LP) & Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Effets économiques et financiers de la crise politique et sécuritaire 2012 au Mali : analyse de la situation et énoncé de mesures conservatoires, Rapport Final, Février 2013.


[15] - Mo Ibrahim Foundation, 2012 Ibrahim Index of African Governance (IIAG), Rapport annuel, octobre 2012.


[16] - Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Rapport sur le développement humain, 2013. Le score varie entre 0 (le moins inégal) et 1 (le plus inégal)


[17] - Par exemple, les actions de plaidoyer pour l’augmentation de la représentativité des femmes au sein des instances de décision ont permis d’augmenter de 4,37% le nombre de femmes candidates (16,52% en 2009 contre 12,15% en 2004) et une augmentation de 1,71% de femmes Conseillères communales (8,66 % en 2009 contre 6,95% en 2004) lors des élections municipales d’avril 2009. Par ailleurs, la LOA, dans l’article 25 dispose que « L’Etat privilégie l’installation des jeunes, des femmes et des groupes vulnérables comme exploitants agricoles, notamment en favorisant leur accès aux facteurs de production et par des mécanismes d’appuis techniques ou financiers particuliers ». L’article 89 ajoute qu’un « accès équitable aux ressources foncières agricoles est assuré aux différentes catégories d’exploitants agricoles (…). A cet égard, des groupes vulnérables, comme les femmes, (…) bénéficient de mesures de discrimination positive dans l’attribution des parcelles au niveau des zones aménagées sur fonds publics ».


[18] - Ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), Politique Nationale du Genre du Mali (PNG – Mali), 24 novembre 2010.


[19] - ODHD/LP & UNICEF, Inégalités de genre et pauvreté au Mali, 25 avril 2011.


[20] - L’état de la population mondiale. Vivre ensemble dans des mondes séparés : hommes et femmes à une époque de changements. UNFPA, 2000.


[21] - Enquête nationale « Grand Public » à travers un échantillon représentatif (urbain, rural) de 2 654 personnes âgées de 15 ans ou plus réparties sur toute l’étendue du territoire national. (Source : Etude Nationale Prospective « Mali 2025 », Rapport de Synthèse, Présidence de la République, Secrétariat Général, juin 1999).


[22] - Par exemple, la nouvelle constitution marocaine de 2011 dispose dans son article 19 : « L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume (…) »


[23] - La Finlande a institué un quota de 40/60 de femmes dans les organes gouvernementaux. Le Ghana a adopté des mesures discriminatoires positives réservant aux femmes 40 % des sièges dans les organes de prise de décisions. Le Rwanda occupe actuellement la première place au monde en matière de représentation féminine au Parlement (Assemblée Nationale et Sénat). A titre de comparaison, le pays européen ayant le plus de femmes au niveau du parlement est la Suède avec 46,13% de femmes, suivi par les Pays-Bas, avec 40% de femmes parlementaires. La moyenne européenne est de 24,22% de femmes parlementaires. Au Rwanda (classé en Afrique 1er en genre, Fondation Mo Ibrahim et PNUD), la Constitution du 04 Juin 2003, stipule dans son article 9, alinéa 4° : « (…) l'égalité entre les femmes et les hommes reflétée par l'attribution d'au moins trente pour cent des postes aux femmes dans les instances de prise de décision. ». Article 76 : « La Chambre des Députés est composée de quatre-vingt (80) membres, à savoir vingt-quatre (24) membres de sexe féminin (…) ». Article 82 : « Le Sénat est composé de vingt-six (26) membres (…) dont trente pour cent (30%) au moins sont du sexe féminin (…) ». Le Rwanda est le premier pays au monde où les femmes sont majoritaires au parlement, occupant 45 des 80 sièges. Le préambule et les articles 6, 9, 75, 62,165 et 167 de la Constitution rwandaise de 2003 consacrent l’égalité entre homme et femme, déterminent les quotas (30%) des postes de décision attribués à la femme rwandaise et prévoient la création des organes chargés d’orienter la dimension genre au Rwanda. Les quotas contribuent à assurer une représentation suffisante des femmes dans les postes de prise de décision mais n’assurent pas que ces femmes aient des compétences voulues et soient actives. Le Président du Parlement est une femme, 35% des membres du Senat sont femmes, 38% des ministères sont femmes et 40% des Secrétaires d’ État sont femmes. Dans le système judiciaire les femmes représentent 50%. Au Rwanda l’approche Genre est intégrée dans les politiques, stratégies et programmes nationaux de développement. Le Rwanda est un des pays les plus avancé en terme de représentation des femmes dans les instances administratives de prise de décision : 56% des députés rwandais sont des femmes. Et la Constitution rwandaise stipule que 30% des postes dans les institutions publiques doivent être occupés par des femmes.


[24] - L'Afrique du Sud et les Philippines comptent parmi les Etat ayant adopté le système australien d'un « budget d'équité entre les sexes», qui implique que tous les services gouvernementaux préparent un projet de budget qui présente les dépenses séparément selon qu'elles servent les intérêts des femmes ou des hommes.


[25] - C'est le sens du soutien de l'Agence Française de Développement au forfait obstétrical, en Mauritanie, qui donne droit aux femmes enceintes à une échographie, des examens médicaux et, si nécessaire, une césarienne. Cela a permis de diminuer fortement les mortalités maternelle et infantile. C'est aussi la finalité de notre action partout en Afrique en faveur de la scolarisation des filles. Avec de telles actions, on peut enclencher des évolutions extrêmement rapides : alors qu'il aura fallu plus d'un siècle aux Etats-Unis pour que le nombre d'enfants par femme diminue de 6 à 3, cette évolution a pris moins de 20 ans au Maroc ! On crée ainsi les conditions démographiques du décollage économique. (Source : Dov ZERAH, Afrique: les femmes au cœur du développement,  http://www.huffingtonpost.fr/dov-zerah/femmes-developpement-afrique_b_1935752.html, 06/10/2012).


[26] - Au Rwanda, la construction d’écoles pour les filles (Nyamata Girl School, FAWE Girl School), et les différents prix accordés chaque année aux filles qui excellent à l’école pour les encourager dans les études (matériel scolaire, argent, bourses d’études, etc.).


[27] - Au Rwanda, le gouvernement a créé le Fonds des femmes en juillet 2009.


[28] - Enquête nationale « Grand Public » à travers un échantillon représentatif (urbain, rural) de 2 654 personnes âgées de 15 ans ou plus réparties sur toute l’étendue du territoire national. (Source : Etude Nationale Prospective « Mali 2025 », Rapport de Synthèse, Présidence de la République, Secrétariat Général, juin 1999).

1 commentaire:

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