Pour les lecteurs du HuffingtonPost, je vais essayer de décrypter ce "vrai faux départ" de Makhtar Diop de la tête du département "Afrique" de la Banque Mondiale qui vient d'être annoncé par l'institution internationale.
Les FaitsRien de mieux que de se référer aux informations officielles provenant de l'institution elle-même.
1- L'auteure du communiqué de la Banque Mondiale (la note interne) est Sri Mulyani Indrawati, appelée "Ibu Ani" ("Madame Ani", "Ani" étant l'apocope de "Mulyani", son nom d'usage), ancienne ministre indonésienne des Finances. Elle est actuellement la Directrice générale et Directrice des opérations du Groupe de la Banque Mondiale. Dans le rang protocolaire, si on se réfère à l'organigramme de l'institution, elle est la N° 2 de Banque Mondiale, après le Président Jim Yong Kim.
2- Pour la Banque Mondiale (et non tout le groupe), il y a actuellement 1 président, 3 directeurs généraux, 1 secrétaire général et 24 vice-présidents à la dont 2 premiers vice-présidents
3- Makhtar Diop conserve son titre de "vice-président" et est "affecté temporairement" comme conseiller spécial de la Directrice générale et Directrice des Opérations, Sri Mulyani Indrawati
4- Mme Sri Mulyani Indrawati assurera, avec ses charges actuelles, l'intérim de la Région Afrique jusqu'aux prochaines assemblées annuelles de la Banque Mondiale
5- D'ici-là, le poste de Vice-président Région Afrique reste toujours ouvert à Makhtar Diop s'il manifestait le désir d'y retourner
L'analyseLa trame de notre analyse est fournie par le communiqué officiel: "il [Makhtar Diop] souhaite évaluer ses opportunités professionnelles".
De sources concordantes, Makhtar Diop serait le candidat du Sénégal pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), poste qui sera mis en jeu en 2015 avec le départ annoncé de l'actuel titulaire, Donald Kabéruka.
La décision que vient de prendre l'institution internationale, certainement en concertation avec Makhtar Diop et surtout en conformité avec ses procédures, sa charte d'Ethique et son code de conduite, est une simple mesure de précaution. L'institution internationale veut se mettre à l'écart des compétiteurs en affichant une parfaite neutralité entre tous les candidats au poste de la présidence de la BAD.
Maintenant, de sa nouvelle affectation, M. Diop pourrait mieux préparer sa campagne sans trop engager l'image de l'institution et aussi sans trop se préoccuper de l'écorcher.
A l'issue du duel africain pour le contrôle de la présidence de la BAD, deux cas peuvent se présenter pour l'ancien ministre sénégalais:
- Si il joue et qu'il gagne le match, il sera le 2ème président de la BAD issu du Sénégal après l'emblématique et charismatique Babacar Ndiaye qui a justifié d'une exceptionnelle longévité de 10 ans à la tête de l'institution africaine (1985-1995), qui n'a été égalée que le Marocain Omar Kabbaj (1995-2005) et bientôt par le Rwandais Donald Kabéruka (2005-2015).
- S'il perd le match, ce serait un retour confortable à la case de départ "Vice-président de la BM Région Afrique", comme le laisse présager le communiqué de la DG de la Banque Mondiale, Sri Mulyani Indrawati. L'ancien premier ministre malien, Oumar Tatam Ly a connu la même issue heureuse après avoir quitté son poste.
Maintenant, vous me direz comme ce fut le cas en son temps le cas de Alassane Ouattara qui fut DGA du FMI ou d'autres dirigeants de grandes institutions internationales qui se sont allés à d'autres conquêtes, que quête un Vice-Président de la Banque Mondiale à la Banque africaine de développement (BAD)? N'ayant pas la réponse, je vous laisse dans les pensées des sages africains: "L'homme est un éternel insatisfait, quand ramasser devient trop facile se baisser s'avère difficile". "Le corps de l'homme est bien petit par rapport à l'esprit qui l'habite".
Il reste à souhaiter bonne chance à tous les candidats de la présidence de la BAD. Que le meilleur gagne au service exclusif du développement de l'Afrique!
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